La Sagesse Éternelle c'est vrai ou c'est une utopie?
Qu’est-ce que le Sanâtana Dharma? - Swami Pramod Chetan Udasin
Entretien
Dans la première partie de l'info lettre YogaPartout à propos de ce moine qui tout abandonné pour suivre sa voie intérieure, nous avons vu qu'en 1996 Swami Pramod Chetan Udasin a cessé de chercher à gauche et à droite. Sa rencontre avec Chandra Swâmi fut déterminante. Si vous souhaitez lire et écouter la première partie de cette entrevue, rendez-vous à l'info lettre qui nous présente cet être humain execptionnel.
Bonne lecture, bonne écoute, peu importe ou vous trouvez dans le monde du yoga en français et merci à l'Association Le Refuge du Coeur pour cette transcription
Suite de l'entrevue (partie 2)
YogaPartout
La rencontre avec un authentique maître spirituel tel Chandra Swami, qu'est-ce que ça fait en dedans de nous?
Parlez-nous de Chandra Swâmi, comment ça se passe votre première rencontre avec lui? Il est reconnu éveillé spirituellement. Parlez-nous en svp Swâmi Pramod Chetan Udasin
Swâmi
Quand je suis arrivé à l’Âshram c’était tôt le matin, on m’a désigné une chambre, il y avait très peu de français, il y avait une personne qui traduisait qui s’appelait Vishâli, et il y avait aussi une québécoise qui est maintenant parti de son corps qui habitait à Montréal, qui s’appelait Satya. Cette personne m’a beaucoup aidé parce que je me suis retrouvé face à Chandra Swâmi et je n’avais jamais rencontré une personne vivante qui avait réalisé le Divin et à l’intérieur de moi j’étais profondément ému et en même temps, le fait de se retrouver en face de la Vérité, ça projetait en moi une image qui n’était pas très très reluisante, j’avais mon ego qui était là et le soir je pleurais dans mon lit, moi qui avait fait la guerre, qui était parachutiste, j’étais complètement démuni devant mes émotions et les trois premiers jours Chandra Swâmi ne m’a pas parlé et le quatrième jour il m’a posé des questions sur d’où je venais, qu’est-ce que je faisais, donc j’étais là en principe pour trois jours, parce que quand on arrive dans un âshram comme celui-là on ne peut rester que trois jours. Le quatrième jour quand il m’a parlé j’ai demandé si je pouvais rester plus longtemps, il m’a dit oui et au bout d’un mois, Chandra Swâmi m’a proposé de m’aider. En principe un maître spirituel ne vous propose jamais de vous aider et donc j’ai accepté, d’un mois je suis resté trois mois et finalement je suis resté cinq mois. Mon épouse m’a rejoint au bout de quatre mois, nous sommes restés ensemble à l’âshram puis ensuite, en septembre, puisque j’étais arrivé en mars, fin septembre nous sommes repartis sur Auroville et puis ensuite nous sommes rentrés en France. Ce qui s’est passé c’est qu’au bout d’un mois j’ai demandé à être son disciple, il m’a donc donné un nom, un nom sanskrit, c’est à dire le point à atteindre et j’ai commencé à copier des mantra, des OM plutôt, pour pouvoir avoir l’initiation au mantra que j’appelle mantra dîkshâ, j’en écrivais à peu près cinq heures par jour plus quatre heures de méditation, cela fait neuf heures de concentration. Quand Aartî est arrivée au mois de juillet j’ai eu l’initiation au mantra, c’est la première initiation que l’on peut avoir en Inde avec un maître spirituel. Donc j’ai copié sur un cahier pour m’exercer à répéter le mantra, 125,000 OM.
YogaPartout
~~#06F:Parlez-nous de lui un peu, comment ça se passe à ce moment-là ?
YogaPartout
Et qu’est-ce que vous lui avez demandé, de vous aider à quoi ? Il a accepté de vous aider…
Swâmi
Il a accepté de m’aider dans ma quête spirituelle, de me guider pour atteindre des niveaux supérieurs, la Réalisation du Soi. Le mantra m’a beaucoup aidé par la suite à pouvoir me concentrer et surtout à faire un travail sur le cœur parce que le travail sur le cœur est très important dans la sâdhana, c’est la solution en même temps la plus facile mais en même temps la plus difficile.
YogaPartout
Cette soif de spiritualité, dites-moi Swâmi Pramod Chetan, après cette première initiation en 1996, vous êtes parti à la recherche de qui vous êtes véritablement, vous êtes revenu en France puis êtes retourné en Inde, pendant combien de temps avez-vous sillonné l’Inde ? Et qu’est-ce qui s’est passé pour justement passer à l’étape de vânaprasthi, sannyâsa dîkshâ consécutivement en 2004 et 2007 ? Parlez-nous de vos rencontres de votre chemin, des routes que vous avez parcourues en Inde et qu’est-ce qui vous a amené à ces initiations additionnelles, s’il vous plaît.
Swâmi
Alors nous sommes rentrés en octobre 1996 en France, Aartî m’avait amené la caméra, nous avons fait un film sur Chandra Swâmi qui s’appelle « Un village, un Âshram, un Maître », nous sommes retournés en 1997 pour lui donner le film et puis nous sommes rentrés en France. Et là nous avons vendu notre maison et nous avons acheté une ferme dans la campagne au pied des Pyrénées, là nous avons travaillé pendant cinq ans sur nous, nous avons médité, nous avons lu des livres spirituels et puis nous avons vendu la ferme et nous sommes partis à l’île de La Réunion qui est à côté de l’île Maurice et là nous avons rencontré Amma, la sainte qui enlace les gens. Cette rencontre avec Amma ça a été quelque chose de très bénéfique pour nous, j’ai pu me rendre compte aussi de tout ce qui me restait à travailler et surtout cette présence a permis de m’engager totalement dans la vie spirituelle. C’est grâce à cette rencontre avec Amma que nous sommes rentrés en France en 2003. Nous sommes partis chez Chandra Swâmi en 2004, nous lui avons raconté tout ce qui s’était passé et là, à notre surprise, nous avons eu l’initiation du troisième état qui est le vânaprastha, c’est à dire novice marié, on s’engageait beaucoup plus avec lui, et puis à notre retour, en octobre 2004, j’ai commencé à écrire des mantra sur un cahier, j’en ai écrit pendant deux ans, 2.400.000, et j’ai fait un petit livre qui s’appelait à l’époque « Paroles de sagesse », c’est un livre qui faisait 108 pages. J’ai écrit à Chandra Swâmi pour lui demander un rendez-vous, donc nous sommes repartis à l’âshram en 2006 et là, j’ai remis à Chandra Swâmi les 2.400.000 Om avec le cahier de mémoire et puis, là, Chandra Swâmi m’a dit que, en 2007, si je le souhaitais encore je deviendrai Swâmi, je prendrai le sannyâsa dîkshâ, c’est à dire je renoncerai totalement au monde. Avec cette renonciation vous n’avez plus de vie familiale, vous n’avez plus de vie sociale, vous n’avez plus de vie professionnelle et là vous êtes seul. En 2007, nous sommes repartis tous les deux en Inde et j’ai été reçu par Chandra Swâmi. Avec Chandra Swâmi il y a eu une cérémonie qui a duré une heure et demie, il y a un brahmine, un prêtre, qui a officié cette cérémonie, c’est Chandra Swâmi qui présidait et donc là j’ai reçu le nom de Swâmi Pramod Chetan Udasin, donc Swâmi c’est le titre, Pramod Chetan c’est « le rayonnement de la Conscience divine » et Udasin c’est la lignée à laquelle j’appartiens. À la suite de cette initiation je suis resté jusqu’au 27 décembre 2007 à l’âshram et je suis parti sur les routes pendant un an et demi, j’ai parcouru 18.000 km à pied, en bus et en train, j’ai rencontré d’autres maîtres spirituels, d’autres personnes réalisées qui m’ont tous aidé, aucun ne m’a demandé d’argent, ils m’ont tous aidé, soit ils m’ont nourri, soit ils m’ont habillé, et j’ai quémandé ma nourriture comme un sâdhu sur les routes de l’Inde. J’ai parcouru trois fois le tour de l’Inde en un an et demi, puis après je suis rentré en France. Voilà un petit peu mon parcours.
YogaPartout
Et ces rencontres et ces mantra que vous avez écrits et répétés et transmis vous permettent aujourd’hui d’aider les autres, ça doit quand même pas être facile cette vie de sannyâsa dans le terme pur du nom, pour vous qu’est-ce que ça représente renoncer au monde ?
Swâmi
Renoncer au monde c’est se consacrer totalement au Divin, voilà. Quand je suis rentré en 2009, nous nous sommes installés au pied des Pyrénées entre Lourdes et Toulouse, c’est un endroit très paisible qui nous permet justement de méditer. J’ai effectué des retraites pendant un mois et demi, deux mois dans ma chambre, ça veut dire que je me levais à trois heures et demie du matin, j’avais un programme assez détaillé où je faisais du prânâyâma, des lectures de livres inspirés de maîtres spirituels et je méditais jusqu’au soir et, la nuit, j’avais même enregistré le mantra que Chandra Swâmi m’a donné qu’il passait sur un CD et pendant que je dormais le mantra continuait à se répéter comme ça, donc j’ai eu plusieurs mois, plusieurs retraites pour pouvoir acquérir les enseignements théoriques que j’avais reçus, et j’ai pu mettre cela en pratique ce qui m’a permis d’avoir des expériences très fortes d’ailleurs, ce qui me permet de pouvoir discuter, et, depuis, ça n’a pas arrêté d’évoluer. J’ai écrit un premier livre en quelques mois qui s’appelle « S’élever par l’effort… Itinéraire d’un deux fois né » qui est paru en 2013 et, à la suite de ça, c’est comme si il y a quelque chose qui s’enchaînait, quelque chose à diffuser ce que j’avais appris ce que j’avais reçu pendant mes vingt ans de pérégrinations, j’ai été en Inde jusqu’en 2013. Et puis en 2017, un autre livre est sorti, là ce sont des expériences personnelles, j’explique ce qu’est le yoga ascendant, le yoga descendant, ce que c’est que la grâce et d’autres enseignements qui m’ont touché, on ne peut l’expliquer que lorsqu’on l’a reçu, et en 2018, on a mis, grâce à Swâmi Saï Shivânanda le Président de la Fédération Francophone de Yoga qui est basé à Sherbrooke, il m’a demandé de lui envoyer le livre que j’avais écrit à Chandra Swâmi « Paroles de Sagesse », donc c’est grâce à son impulsion et à son aide que nous avons pu éditer le livre au sein de la Fédération, qui s’appelle « Paroles de Sagesse » qui est paru en octobre 2018.
YogaPartout
Des ouvrages d’ailleurs que j’ai reçus, je vous remercie beaucoup, que j’ai commencé à lire, qui sont très bien écrits, je vous félicite, vous écrivez des poèmes aussi, il y en a beaucoup qui m’ont touché personnellement, ces informations sont disponibles sur votre site « spiritualiteetyoga.com » page que nous avons dédié à votre intention sur « Yoga partout » même aussi vers différents liens qui sont utiles. Merci beaucoup pour cette explication Swâmi Pramod Chetan, c’est très touchant et c’est très apprécié que vous ayez accepté notre invitation et donc, je sais pas, au début je pense que je m’étais trompé d’année vous étiez ou vous serez dépendant de quand cet entrevu sera écouté puisque cette émission est diffusée et elle a une (???à 15.47) quand même assez lente, donc vous étiez ou vous serez en mai et juin 2019 de retour en Amérique du nord grâce à la Fédération Francophone de Yoga que l’on remercie d’ailleurs. Pourquoi ce retour, parce que vous êtes quand même déjà venu une fois à l’invitation de Swâmi Saï Shivânanda et maintenant vous allez sillonner le Québec, quelles sont vos intentions, vos objectifs, Swâmi Pramod Chetan de votre venue au Québec pour une deuxième fois en 2019 ?
Swâmi
Alors, je voudrais apporter une petite précision, c’est qu’en 2018 en octobre, Swâmi Saï Shivânanda m’a invité au colloque de la Fédération, j’étais l’invité d’honneur, mais en même temps j’ai donné six conférences dans différents centres de yoga, et puis il m’a demandé de revenir en mai et juin 2019 pour animer des conférences et des séminaires pour thème « Transmettre avec le cœur ». Actuellement les séminaires sont en train de s’organiser et j’ajoute que ces séminaires sont certifiés par la Fédération Francophone de Yoga, tous ceux qui viendront à ces séminaires recevront un diplôme de la Fédération comme quoi ils ont suivi les cours.
Pendant ces séminaires je vais expliquer qu’il y a un autre chemin du yoga, je précise que le mot yoga, c’est à dire « l’union avec le Divin » c’est le chemin de la dévotion, de la foi et de la confiance dans le Divin. Au cours de ces séminaires nous verrons principalement trois yoga : jnâna yoga qui est la connaissance, bhakti yoga qui est la dévotion et karma yoga qui est le service désintéressé. Ça change un petit peu si vous voulez des yoga ascendant qu’on retrouve dans le hatha yoga, kundalinî yoga, je pratique le yoga de la descente, c’est le yoga du cœur, une grande majorité des maîtres réalisés ont pratiqué ce yoga et n’ont jamais pratiqué le hatha yoga, donc ces maîtres sont par exemple Shrî Aurobindo, Chandra Swâmi, Amma, Shrî Ramana Maharshi, Swâmi Yogânanda, il y a énormément de Maîtres spirituels qui se sont réalisés par ce yoga du cœur qui n’est pas difficile, qu’il suffit de suivre, il faut être sincère, il faut être dévoué au Divin, il suffit de s’abandonner totalement à Lui et de travailler, par exemple l’introspection le soir, il faut méditer régulièrement, il faut prier, il faut lire des livres inspirés, pratiquer du prânâyâma. Le hatha yoga est une bonne chose parce que ça prépare le corps à recevoir cette énergie fabuleuse qui est la Réalisation du Soi. Voilà en gros ce que je vais essayer d’enseigner à ceux qui viendront me rencontrer.
YogaPartout
Merci. Et vous dites que ce n’est pas une voie difficile, pourtant votre chemin que je comprends ce sont des choix que vous avez faits, parfois Swâmiji ça ne vous tente pas d’abandonner ce vœu de vous dévouer au plus grand que soi, au Divin, il n’arrive pas des fois on parle souvent des fluctuations du mental, pouvez-vous pour les auditeurs, les auditrices, nous donner un exemple pratico-pratique pour des personnes qui ne peuvent pas vous rencontrer maintenant, qui écoutent cette entrevue et qui disent « ben moi ce je que j’entends comme conversation, comme message, ça m’intéresse, par contre je ne peux pas maintenant tout laisser de côté, j’ai des obligations familiales », pouvez-vous Swâmiji nous partager une façon, une routine, nous proposer des actions concrètes que nous pouvons dès aujourd’hui, dès maintenant, appliquer dans notre vie.
Swâmi
J’ai trouvé le bonheur dans ce que je pratique et les expériences spirituelles m’ont permis de neutraliser le mental, ça s’est fait assez rapidement parce que vous avez des gens qui peuvent méditer toute une vie et ne jamais avoir d’expérience spirituelle forte, on parle souvent de méditation, mais je parlerai plutôt de pratique méditative parce que la méditation c’est dhyâna, la concentration c’est dhâranâ. Lorsqu’on est en concentration, qu’on répète un mantra ou qu’on fixe le mental sur le souffle ou qu’on regarde ses pensées, là vous avez trois choses qui interviennent, l’observateur, l’action d’observer et puis le sujet à observer. Donc à partir du moment où ces trois choses là fusionnent, à ce moment-là on est dans ce qu’on appelle dhyâna c’est à dire la méditation. Lorsque vous êtes dans la méditation, vous êtes le témoin de ce qui est, la pensée n’est plus là, il n’y a plus de pensée. Donc à partir du moment où il n’y a plus de pensée il n’y a plus de souffrance et on a là une joie, une paix qui vous envahit, qui devient comme un bonheur, c’est difficile d’exprimer ce que l’on ressent avec des mots puisque c’est une expérience qu’il faut vivre, mais avant d’en arriver là, il faut cheminer pendant la méditation, il y a une vraie transformation de la personnalité du chercheur spirituel ou du disciple. Si on a une personne du monde qu’on ne peut pas aller dans des âshram, à ce moment-là il faut se faire un programme, donc il faut méditer, il faut avoir une activité méditative le matin et le soir toutes les douze heures, on commence par une prière, ensuite on fait dix minutes de prânâyâma par la suite on fait de la concentration, nous dans les Udasin nous donnons un mantra pour que la concentration se passe au mieux, il faut avoir tout le temps à l’esprit ce mantra, lorsque vous vous coucher, lorsque vous vous lever, si vous avez des temps de repos dans la journée, pensez à ce mantra, on peut le copier, ou alors il faut faire ce que l’on appelle de l’introspection, c’est regarder tout ce que vous avez fait dans votre journée, si vous avez été pour le Divin ou si vous avez été pour l’ego, c’est à dire si vous avez des relations difficiles avec votre famille, avec votre entourage au travail, d’être un être gentil, d’être un être aimant, que si vous avez répondu méchamment à quelqu’un sans qu’il y ait lieu, et bien il faut observer cette chose pour pas qu’elle se reproduise, mais bien sûr elle va se reproduire, donc à chaque fois que vous faites l’introspection vous le travaillez et vous voyez comment vous auriez pu aborder cette action négative. Il y a aussi l’alimentation qui joue, préconisez d’avoir une nourriture végétarienne, de ne pas prendre d’alcool, de ne pas prendre de tabac, de ne pas prendre de drogue, il faut lire aussi des livres de gens qui ont réalisé le Divin et normalement votre vie va s’améliorer, c’est sûr si vous êtes régulier dans votre pratique, si vous êtes sérieux, si vous avez une réelle aspiration à réaliser le Divin, vous allez Le réaliser. Je prends toujours cet exemple, lorsque vous voulez être médecin vous avez sept ans d’études en France, donc pendant ces sept ans vous étudiez, vous allez faire des stages dans les hôpitaux, vous faites une thèse à la fin que vous allez présenter devant un jury. Pour ça il faut du travail, on s’engage, mais la spiritualité c’est la même chose, pour atteindre le Divin il faut s’engager totalement. Il n’y a pas besoin d’aller dans des âshram, seulement il y a des techniques de la méditation pour la répétition du mantra, si vous ne les avez pas, vous pouvez réciter votre mantra il n’y a rien qui se passera.
YogaPartout
Merci, c’est très limpide, c’est très complet comme réponse et là on n’a plus d’excuse là. Donc même si quelqu’un a un emploi, une vie contemporaine très très active, on peut simplement choisir un temps pour soi, commencer très tôt le matin comme vous l’avez mentionné, on débute avec une prière, du prânâyâma, de la concentration donc dhâranâ. Le mantra, parlons un peu du mantra, et j’oubliais, le soir on fait une introspection de notre journée, est-ce qu’on était plus attiré vers l’ego que vers le plus grand que soi que vers le Divin ? Donc vous parlez d’une initiation au mantra et souvent, la question que je demande, qui revient, est la suivante : n’y a-t-il pas une naïveté, le mot qui me vient en tête n’est probablement pas le bon mot, je manque de vocabulaire, n’y a-t-il pas certaines hésitations qu’une personne peut éprouver lorsqu’elle est invitée à être initiée et à recevoir un mantra dans le sens, Swâmi Pramod Chetan, je sais pas, que on entend des histoires, on lit dans les journaux, les jeunes surtout, vont se faire entourlouper par toutes sortes de techniques parce que certains jeunes cherchent, ils veulent obtenir, ils ont soif de spiritualité et ils vont choisir un chemin parfois qui n’est pas le meilleur, qui n’est pas le bon, celui qui mène le plus rapidement vers cet état de grâce, de divinité dont vous faites mention. Comment pour les personnes qui nous écoutent, qui sont à la recherche, qui ont cette soif de connaissance, pouvez-vous nous indiquer quels sont les critères, qu’est-ce qu’une personne doit rechercher lorsqu’elle est prête à faire ce saut vers une spiritualité plus pratique dans leur vie ? Je ne sais pas si vous comprenez ma question beaucoup maintenant, mais vraiment si vous pouviez nous donner des indicateurs parce que vous vous n’avez pas choisi ce maître spirituel comme ça par hasard quand vous avez rencontré Chandra Swâmi, quels sont les conseils que vous pouvez nous partager pour choisir un chemin spirituel authentique.
Swâmi
Être sur un chemin spirituel n’est pas suffisant, il faut s’engager dans une voie initiatique, une voie qui a fait ses preuves où il y a encore des gens réalisés où trouver du sérieux. Je vais vous prendre l’exemple du lièvre et de la tortue, vous connaissez cette fable de La Fontaine, vous avez le lièvre qui court partout, ça se sont la plupart des chercheurs qui sont des consommateurs et vous avez la tortue, elle, elle a un but, c’est-à-dire elle va arriver, elle veut arriver et elle arrivera, elle y mettra le temps mais elle va y arriver. Le lièvre il court dans tous les sens ce qui est tout à fait normal puisqu’un jour il faudra qu’il choisisse sa voie donc il faudra qu’il s’engage, en fonction de ce qu’il ressent, en fonction de son cœur, il va choisir la voie dans laquelle il est le mieux. Et à partir du moment où il a choisi cette voie, à ce moment-là il faut qu’il s’y engage sérieusement et qu’il ait cette aspiration à réaliser le Divin. Quand j’ai été initié chez Chandra Swâmi au mantra, puisqu’on en parlait tout à l’heure, Chandra Swâmi ne m’a pas demandé un centime, il m’a aidé, lorsque j’ai demandé des conseils spirituels à certains maîtres ils m’ont habillé, j’en ai vu d’autres ils m’ont donné à manger, jamais aucun maître spirituel de l’Inde que j’ai rencontré ne m’ont demandé de l’argent. Bien sûr on va vous dire il y a beaucoup de faux gourous aussi, il y a aussi beaucoup de faux disciples, des gens qui ne sont intéressés qu’intellectuellement, à cet engagement. Quand on aspire à réaliser le Divin on rencontre les bonnes personnes. Est-ce que j’ai répondu à votre question ?
YogaPartout
Absolument, c’est très bien dit, merci beaucoup.
Swâmi
Je voudrais préciser que s’engager dans la spiritualité c’est simplement entreprendre un chemin personnel de transformation, cette démarche ne peut être qu’individuelle, c’est plutôt une connaissance de notre Être primordial, et lorsque nous sommes connectés avec le Divin, notre état intérieur se transforme et irradie la paix, la joie, l’amour et le bonheur. Voilà un petit peu comment je perçois la chose. Quand l’élève est prêt, le maître apparaît. Ça, lorsque j’étais prêt, Chandra Swâmi est apparu.
YogaPartout
Et vous avez quand même parcouru plusieurs milliers de kilomètres pour justement rencontrer ce maître, ce n’est pas donné à tous, vous en conviendrez avec moi, et j’aimerai continuer dans cette rencontre, cette découverte, inviter les personnes à en apprendre davantage à votre sujet, au sujet de votre chemin spirituel, des enseignements, des ateliers que vous offrez sur invitation. L’adresse Internet est bien http://www.spiritualiteetyoga.com, vous y trouverez de tout, c’est très bien documenté, on peut communiquer avec vous par formulaires que vous avez ajoutés sur votre site, on peut communiquer avec vous à travers la Fédération Francophone de Yoga. Swâmi Pramod Chetan, j’aimerais qu’on revienne au début de notre rencontre vous avez fait mention d’Auroville. C’est un endroit que vous avez visité plusieurs fois, vous avez aussi prononcé une conférence, une discussion lorsque vous serez en Amérique du nord, à Sherbrooke, pouvez-vous nous donner une idée, comment ça se passe ? Auroville c’est vraiment spécial dans le sens que quand ça a commencé il n’y avait absolument rien, et maintenant c’est devenu une ville qui est autonome, qui permet à plusieurs centaines de personnes de subvenir à leurs besoins. Swâmi Pramod Chetan pouvez-vous nous parler d’Auroville s’il vous plaît.
Swâmi
Auroville, j’y suis resté un an et demi mais j’étais partagé entre Auroville et l’âshram de Shrî Aurobindo à Pondichéry qui sont deux entités différentes puisque l’âshram et Auroville sont séparés. Auroville est dirigé par une Fondation alors que l’âshram est dirigé par la Shrî Aurobindo Society. Pouvez-vous me rappeler votre question ?
Simplement nous parler un peu de personnes qui voudraient se rendre par exemple à Auroville pour aller faire un pèlerinage, parlez-nous un peu de cet endroit parce qu’il y a beaucoup beaucoup d’enseignements qui émergent, je me souviens je m’étais même déjà inscrit à prendre un cours de sanskrit d’une personne qui habitait à Auroville. Comment ça se passe pour les personnes qui voudraient faire un pèlerinage vers Auroville ?
Swâmi
Il n’y a pas de pèlerinage à faire à Auroville, le pèlerinage il est à faire, s’il y en a un, c’est à l’Âshram de Shrî Aurobindo, parce que vous avez à l’Âshram les Samâdhi, les tombes de Mère et de Shrî Aurobindo, vous pouvez méditer en leur présence parce qu’on sent toujours cette énergie, à chaque fois j’ai été méditer, j’y suis allé tous les jours pendant un an et demi deux fois par jour. Chaque fois que je suis là-bas j’ai mon cœur qui s’ouvre, je tombe en extase, c’est quelque chose de fabuleux, alors qu’à Auroville quand je vais au Matrimandir je ressens quelque chose mais qui n’a rien à voir avec l’âshram de Shrî Aurobindo. Le Matrimandir c’est le bâtiment de la Mère. J’ai tourné douze aspects d’Auroville dans mon film en 1995, ce qu’on verra à Sherbrooke c’est la présentation d’Auroville qui est faite par le Docteur Erwin Lacelo de l’UNESCO, ensuite vous avez le reboisement, il y a les arts à Auroville et le Matrimandir. Nous ne verrons que quatre aspects alors qu’il y en a douze puisque vous avez l’éducation, vous avez la santé, vous avez le repos, vous avez les entreprises. Quand on arrive à Auroville on voit une forêt, au début dans les années 1970, les auroviliens ont planté trois millions d’arbres, c’est devenu une forêt, vous avez des chemins, c’est pour cela que le film on l’a appelé « Les chemins d’Auroville ». Pour faire ce film j’ai tourné dix-huit heures d’images et fait à peu près sept cents kilomètres en deux mois. À Auroville c’est le monde, donc vous pouvez y méditer, c’est sûr que le fait qu’il n’y ait pas de police, pas de gendarmerie, pas trop de contraintes, il n’y a pas à sortir le carnet de chèque, quand vous arrivez, vous ouvrez un compte et vous avez un numéro donc vous allez manger vous donnez votre numéro, vous allez acheter quelque chose vous donnez votre numéro, vous n’avez pas à sortir de carte bancaire, d’argent, c’est assez pratique et surtout, tout est favorable pour que vous puissiez méditer, mais vous ne trouverez pas d’enseignement spirituel comme chez Chandra Swâmi, il n’y a pas de guru à Auroville, pas de maître spirituel, donc c’est un petit peu difficile de trouver.. mais à l’âshram c’est pareil, maintenant des gens éveillés il n’y en a pas non plus, c’est un petit peu difficile, vous y allez et vous essayez de suivre un programme, c’est tout.
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Hari Om!
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Daniel